Le Projet Archéologique du Rocher des Aures

Rapport préliminaire de la campagne de prospections 2013

par Stephan G. Schmid et Caroline Huguenot

II. Résultats de la campagne de prospections 2013 – 4. ST 32, secteur E/13

La découverte la plus extraordinaire de cette campagne 2013 est certainement la structure ST 32, située vers l’angle nord-est du secteur E/13 (figs. 3. 19-23). Son emplacement à un endroit avec une forte pente nord-sud a comme résultat que sa partie supérieur (= nord) est mieux conservée que la partie inférieure (= sud), plus fortement abimée et écroulée, avec une bonne partie de ces murs tombés dans la pente. Malgré ceci, on constate clairement sa forme absidale, avec une abside semi-circulaire orientée vers l’est.

Fig. 19 : Plan des ST 32 et 26 (plan : J. Falkenberg)
Fig. 19 : Plan des ST 32 et 26 (plan : J. Falkenberg)

Le fait qu’il s’agit là d’une construction hors du commun est également indiqué par la forte épaisseur des murs, allant jusqu’à 120 cm dans le cas du mur W 42 au nord et mesurant donc le double des murs « normaux » des constructions décrites plus haut, mais utilisant par ailleurs le même mortier de chaux que celles-ci comme liant. Pour la construction de ce mur, tout comme pour les autres murs de la ST 32, des pierres plus grandes et mieux taillées ont été choisies.y Tous ces aspects, mais surtout le plan absidal de l’édifice, orienté à l’est, indiquent qu’il s’agit là d’une petite chapelle.

Fig. 20 : Petite chapelle (ST 32), vue E avec l’apside au premier plan (photo : S. G. Schmid)
Fig. 20 : Petite chapelle (ST 32), vue E avec l’apside au premier plan (photo : S. G. Schmid)
Fig. 21 : Petite chapelle (ST 32), vue O avec l’apside au centre (photo : S. G. Schmid)
Fig. 21 : Petite chapelle (ST 32), vue O avec l’apside au centre (photo : S. G. Schmid)

Vers le point culminant de l’abside, nous avons découvert des restes fragmentés de peintures murales dans les débris ; en nettoyant soigneusement le haut du mur à cet endroit, il s’est avéré que d’autres restes de peintures murales semblent se trouver in situ. Les fragments provenant des débris présentent des couleurs rouge, jaune et beige appliquées en plusieurs couches (fig. 24). Dans l’état actuel, on ne distingue ni entrée ni subdivision intérieure de la chapelle, mais les débris accumulés de manière régulière entre W 42 et W 44 dans le quart arrière (= ouest) du bâtiment, ainsi que l’alignement de petits arbres exactement à cet endroit-là pourraient indiquer un mur de subdivision.

Fig. 22 :Petite chapelle (ST 32), W 42, vue SE (photo : S. G. Schmid)
Fig. 22 :Petite chapelle (ST 32), W 42, vue SE (photo : S. G. Schmid)
Fig. 23 : Petite chapelle (ST 32), dessin du mur W 42, vue S (dessin : I. Özsen, S. G. Schmid)
Fig. 23 : Petite chapelle (ST 32), dessin du mur W 42, vue S (dessin : I. Özsen, S. G. Schmid)

Le dégagement des murs de cette chapelle a révélé leur fragilité partielle, accentuée par la présence de grosses racines et de la forte pente, surtout du côté sud. A la fin de la campagne et suivant les recommandations de la DRAC Rhône-Alpes, les murs de la chapelle ont donc été recouverts de géotextile, puis de terre et de cailloux, afin de protéger les vestiges et d’empêcher leur démantèlement.

Fig. 24 : Fragments de peintures murales provenant de l’apside de la chapelle ST 32 (photo : S. G. Schmid)
Fig. 24 : Fragments de peintures murales provenant de l’apside de la chapelle ST 32 (photo : S. G. Schmid)