Le Projet Archéologique du Rocher des Aures

Rapport préliminaire de la campagne de prospections 2013

par Stephan G. Schmid et Caroline Huguenot

II. Résultats de la campagne de prospections 2013 – 1. Introduction

A la suite des résultats des campagnes de prospections 2011 et 2012, nous nous sommes concentrés sur la zone sud à l’extérieur du plateau-même du Rocher des Aures pour la campagne 2013 Pour les résultats de la campagne 2011, y compris l’historique de la recherche et la problématique générale, voir le rapport de la campagne 2011, envoyé aux services compétents et partiellement accessible à l’adresse suivante : www.auac.ch/para. . Plus précisément, le but était d’obtenir une image plus complète des structures et du mobilier antiques et post-antiques encore visibles dans ces zones. Dans cette perspective, une prospection détaillée a été effectuée, en identifiant, documentant (GPS différentiel, plan, dessin, photos) des structures (murs, clapiers etc.) et en ramassant du mobilier (essentiellement des fragments de tuiles et de céramiques) Un premier aperçu du mobilier ainsi récolté est joint sous forme de tableau à ce rapport, contenant toutes les pièces documentées jusqu’au 12 septembre 2013. Les éléments caractéristiques (fragments de bord, fragments décorés etc.) ont été documentés par des dessins et des photographies. .

Fig. 01 : Carte topographique de la région du Rocher des Aures avec structures recensées (plan : J. Falkenberg)
Fig. 01 : Carte topographique de la région du Rocher des Aures avec structures recensées (plan : J. Falkenberg)

Les restes visibles ont été dénommés suivant la date de leur découverte et classés en plusieurs catégories (voir. figs. 1 et 2) Une liste complète de ces éléments, avec description détaillée, se trouve à la fin de ce rapport. :

  • feature (FT) : une concentration de restes « complexes », p.ex. une terrasse avec plusieurs structures. Ainsi, p.ex., la grande muraille inférieure (FT 1 sur la fig. 2) est considérée comme un « feature », consistant en un « mur » et en plusieurs « structures », à savoir des excroissances rectangulaires souvent identifiées comme des tours ; toutefois, leur technique de construction (non intégrées au mur principal, mais adossées), ainsi que leur petite taille et les petits intervalles entre elles va à l’encontre d’une telle interprétation ;
  • structure (ST) : tout élément autre qu’un simple mur isolé ; cela peut être un silo, une citerne ou plusieurs murs interconnectés. Ainsi, les constructions rectangulaires dans le secteur prospecté en 2013, probablement des restes d’habitat, sont considérées comme des « structures » (p.ex. ST 3 et 8 sur la fig. 2) ;
  • mur (W, comme « wall ») : des murs isolés, où pour le moment aucune appartenance à une structure plus complexe n’est reconnaissable ; il peut éventuellement s’agir de murs de terrassement ou simplement de bouts de murs au milieu de clapiers (comme p.ex. W 21 sur la fig. 2). On a également donné des numéros de murs individuels dans le cas de constructions suffisamment bien conservées, lorsque les différents murs ont pu faire l’objet d’une description et d’un dessin individuels (p.ex. W 26sur la fig. 3).
Fig. 02 : Carte du Rocher des Aures avec les structures recensées en 2011 et 2012 (plan : J. Falkenberg)
Fig. 02 : Carte du Rocher des Aures avec les structures recensées en 2011 et 2012 (plan : J. Falkenberg)

En 2011 et 2012, le plateau même du Rocher des Aures, présentant une occupation du type éperon barré connue depuis longtemps et pour l’essentiel déjà décrite dans la publication d’Alexandre Chevalier Chevalier 1920/1968. , a fait l’objet de descriptions et de relevés détaillés Voir le rapport de la campagne 2011 (supra n. 1). . Ainsi, la grande muraille inférieure (FT 1 sur la fig. 2), la muraille intermédiaire (FT 2 sur la fig. 2) ou les fortifications et structures du plateau sommital du Rocher des Aures (ST 4. 6. 7 sur la fig. 2) ont fait l’objet de recherches plus intenses, tout comme les restes plus ou moins clairement visibles de potentielles constructions d’habitat, y compris les clapiers, a priori les déblais de telles constructions.

Fig. 03 : Plan des structures recensées au pied sud du sommet en 2013 (plan : J. Falkenberg)
Fig. 03 : Plan des structures recensées au pied sud du sommet en 2013 (plan : J. Falkenberg)

Le but de la campagne 2013 était donc de compléter la documentation en se concentrant sur les secteurs à l’extérieur du plateau qui pouvaient éventuellement montrer des traces d’occupation antérieure (figs. 3. 4). Toutes les recherches qui portaient jusqu’à présent sur le Rocher des Aures et son occupation antique et médiévale sont parties du principe que seul le secteur au sud du plateau montre de telles restes ; lors des prospections des années précédentes, nous sommes parvenus à la même conclusion.

Fig. 04 : Vue du sommet du Rocher des Aures, avec la zone prospectée à son pied sud (photo: S. G. Schmid)
Fig. 04 : Vue du sommet du Rocher des Aures, avec la zone prospectée à son pied sud (photo: S. G. Schmid)