Rapport préliminaire de la campagne de prospections 2012
par Stephan G. Schmid, Caroline Huguenot et Janick Roussel-Ode
II.d. Indications de „fouilles“ antérieures
En 2012, tout comme en 2011, certaines structures repérées lors des prospections montraient des signes plus ou moins clairs de „fouilles“ anciennes, sans qu’il soit possible de désigner des „responsables“. C’était le cas des structures 12, 13 et 15 (ST 12, 13 et 15 sur les figs. 2 et 3). La structure 12 consiste en deux murs formant chacun un angle droit autour d’une sorte de couloir (entrée ?) (fig. 22), et qui ressemble quelque peu, il est vrai, à la porte d’entrée de l’oppidum du Pègue Hatt 1976a: 47 (en bas). 53–55; Hatt 1976B: 55–56; Hatt 1977: 46–49; Planchon – Bois – Conjard-Réthoré 2010; 472 B s. v. Le Pègue (J. Roussel-Ode). , mais à une bien plus petite échelle. Ce qui surprend, c’est la technique de construction plutôt soignée, du moins si on la compare avec les autres restes de constructions repérés sur le Rocher des Aures.
Etonnamment, le côté intérieur de la structure était visible et dégagé sur plus d’un mètre de hauteur, tandis que la partie extérieure était encore complètement enterrée. En nettoyant la partie intérieure, nous avons rapidement découvert une boîte de conserves rouillée (fig. 23). Hormis cette découverte, qui suggère une fouille relativement récente, la zone à l’intérieur et autour de la ST 12 s’est avérée assez riche en mobilier archéologique, peut-être justement „grâce“ à ces perturbations récentes. C’est d’ailleurs de cette structure que proviennent quelques tessons comportant des restes de vernis noir, éventuellement des fragments de céramique campanienne ou de ses dérivés (fig. 18). A quelques mètres de distance de la ST 12, plusieurs fragments de verre ont pu être récoltés, principalement trouvés dans un secteur bien délimité (carré vert sur fig. 2; voir les figs. 13. 14). L’analyse préliminaire des fragments de verre par J. Roussel-Ode indique une fourchette chronologique entre le 4e et 5e s. apr. J.-C. (cf. infra).
Dans la structure 15, formant une construction rectangulaire, c’est l’angle S–O qui avait visiblement déjà fait l’objet d’une „fouille“ (fig. 24). Il n’est donc pas surprenant qu’associés à un fragment de céramique grise kaolinitique, on ait retrouvé des fragments de céramique glaçurée bien plus récente (fig. 25 à gauche), ainsi qu’un outil de travail typique (grattoir) à env. 20 mètres de distance (fig. 25 en bas à droite). Certaines de ces activités peuvent probablement s’expliquer par l’usage illicite de détecteurs de métaux. Nous avons d’ailleurs récolté avec une certaine régularité des fragments de scories de fer dans et aux alentours des structures ayant fait l’objet de „fouilles“ (fig. 13 en haut au centre) La présence de scories de fer n’est pas surprenante, car selon A. Chevalier 1920/1968: 53, on trouve des „(…), culots de fonderie de fer très abondants et disséminés sur toute l’étendue du plateau (…)“. .