Rapport préliminaire de la campagne de fouilles 2014
par Stephan G. Schmid (responsable)
II. Implantation des sondages et méthode
Le but de cette campagne était avant tout de mieux comprendre la fonction, la construction et la chronologie du « grand mur inférieur », à savoir de la muraille qui semble fermer sous forme de rempart le troisième côté (est) de l’éperon barré et qui peut se poursuivre plus ou moins facilement sur env. 170 m dans les secteurs A2 – E3 sur les figs. 1. 2 Voir le rapport préliminaire 2011 pour plus de détails. . Dans cette perspective, nous nous sommes concentrés sur le secteur D/3 entre la ST2 et la présumée porte d’entrée (figs. 1. 2). Dans un premier temps, il a été nécessaire de déboiser les deux zones occupées par une végétation très dense (figs. 3. 4) ; un premier sondage (sond. 1) a été ouvert, incorporant la ST2, une sorte d’excroissance rectangulaire du mur sur son côté extérieur, souvent identifiée comme une tour par les descriptions plus anciennes.
Le sondage 1 (figs. 7–22) mesure 6.10 m sur 11.10 m et comprend dans sa partie médiane le grand mur. Il est vite apparu, après les premiers dégagements, que, a) les couches archéologiques présentes du nord au sud, donc le long du mur, ne montrent aucune différence, contrairement aux secteurs au-dessus du mur, qui présente des différences nettes par rapport à ceux au-dessous du mur ; et b) qu’on perdrait beaucoup trop de temps à déraciner les arbres (pour l’essentiel des chênes verts) sans abimer les couches archéologiques. Il s’est donc avéré plus judicieux de réduire la surface totale de la fouille de moitié et de continuer en papillon, à savoir avec un sondage de 3.05 m sur 5.70 m pour la partie inférieure (en aval du mur et comprenant le mur-même), et de 3.05 m sur 4.40 m pour la partie supérieur nord (en amont du mur).
Le sondage 2 se situe à quelques mètres au sud du sondage 1 et a été implanté à l’endroit de la présumée porte du rempart (figs. 49. 50), mesurant 2.0 m sur 5.0 m. Un seul décapage et une seule UF ont été réalisés.
Afin de faciliter la documentation (dessins et photos) et de permettre une progression « rapide », même en cas de phénomènes stratigraphiques complexes, la fouille a été effectuée par décapages, pouvant être « naturels » (= correspondant intégralement à des phénomènes stratigraphiques) ou « artificiels » (= sans tenir compte des phénomènes stratigraphiques), dans le but de permettre une distinction stratigraphique du matériel archéologique et de garantir une documentation minimale, chaque nouveau décapage étant obligatoirement accompagné d’un dessin au 1:50 (fig. 5) et d’une série de photographies. Ces décapages constituent donc essentiellement des distinctions horizontales. A l’intérieur d’un décapage, des unités contenant les structures et le matériel archéologique sont définies. Dans la même logique que celle des décapages, ces unités peuvent correspondre à un phénomène stratigraphique ou non. C’est pourquoi elles sont appelées UF (unité de fouille) et non pas US (unité stratigraphique) Sur les dessins au 1 :50 (fig. 5) figure encore la dénomination US, qui a ensuite été corrigée, voir les photographies figs. 7–12. , même si chaque unité de fouille représente automatiquement un phénomène stratigraphique.
Par conséquent, les UF constituent les différentiations verticales à l’intérieur des décapages. Selon les phénomènes stratigraphiques observés, les fouilleurs sont alors libres de déterminer leur méthode, en ayant p.ex. recours à différents types de quadrillages de densité variable pour les UF. Chaque décapage a été documenté par un dessin au 1:50 (fig. 5) et des photographies, et chaque UF a donné lieu à une fiche récapitulative contenant la description des travaux effectués, des constats archéologiques, des éléments de datation etc. (fig. 6). La répartition des UF par décapages est présentée sur les figs. 7–12 et à travers les diagrammes de Harris fig. 22 La documentation photographique du dernier décapage du côté est du mur ainsi que les photos finales n’ont pas pu être prises à l’aide du drône (qui a en revanche permis de réaliser les figs. 3. 4. 7–10), car ce dernier a été emportée trois jours avant la fin de la campagne 2014 par le mistral, et n’a pas pu être retrouvé en dépit de recherches intensives ... .